• The Aviator

    Recherche Oscar désespérément. 

    Il était une fois, vers la fin des années 1960, un groupe de jeunes barbus, prêts à renverser le vieux cinéma américain, prêts à y introduire de nouvelles idées, plus baroques , plus dérangeantes mais surtout plus conformes à l'esprit drugs, sex, and rock'n roll des sixties. Pendant une décennie ces jeunes cinéastes vont réaliser les films les plus ambitieux, irréverrencieux , intelligents, au choix : Appocalypse Now, Taxi driver, Carrie, Le lauréat, la liste est longue, mais je conseille vivement à chacun de mes lecteurs de se replonger dans les oeuvres de cette époque et il constatera, avec stupeur, qu'il fût une époque où le cinéma américain pouvait montrer une femme à poil et dire fuck sans déchaîner les ligues de vertues!
    Début du troisième millénaire, le Nouvel Hollywood, a été enterré depuis belle lurette : Friedkin ne sait plus faire peur, Coppola semble avoir renoncer à faire du cinéma, Lucas dénature sa mythique trilogie et De Palma fime des obsessions d'un autre âge. Reste encore Steven Spielberg, véritable nabab du cinéma et pour cause : jamais un mot de trop, rien de dérangeant dans ses films, tout est lisse, naïf et suffisamment bien calibré pour ne froisser personne. Et puis, il y a le cas Scorcese, pésenté comme le seul véritable survivant de cette époque. Seulement lassé de ne jamais rencontrer de véritable succès public, Martin a finalement décidé de vider son cinéma de toute substance.
    Gangs of New York était déjà un engin rouillé, Aviator pue la machine à récolter des oscars à plein nez : image lisse et soignée; acteurs glamours, personnage principal bigger than life, saupoudrez tout ceci d'un peu d'héroïsme et vous obtiendrez l'espèce de tambouille que certains incultes osent appeler le meilleur film de Scorcese. Remettons les choses au point : Aviator n'est pas un mauvais film, il est même très bon comparé à ce qu'Hollywood produit en général...Seulement, il manque de saveur et contient beaucoup trop de longueurs. Le film aurait certainement gagné en intensité si le réalisateur avait pris soin d'évacuer toute la débauche tapageuse de la première heure. Par exemple, le caméo de Jude law en Errol Flynn? Savoureux mais inutile. Gwen Stefani en Jean Harlow? Sans intérêt. La présence de Willem Defoe? On se demande bien pourquoi.Lorsque le film s'attarde à dépeindre Hollywood et ses stars, il devient étrangement verbeux en revanche, lorsqu'il se concentre sur la personnalité de H Hugues, il devient presque intense. Presque parce qu'en dépit de la magnifique prestation de Di Caprio, du jeu tout en nuance de John C reilly et de la présence magnétique d" Alec Baldwin, le film ne parvient jamais à atteindre la rage et la fureur des Affranchis.  Pour faire un mauvais jeu de mots, il peine à décoller.

    Note : 6/10.


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