• L'insoutenable légèreté des lettres...

    Hi everybody!

    Avec ce soleil de plomb, rien de mieux que de rester chez soi et de savourer la douceur d'un bon vieux bouquin. D'ailleurs, les libraires ont déjà à commencer à éditer une petite sélection des livres d'été laquelle, se résume hélas bien souvent à quelques polars ou à des romans pseudo historiques. Côté roman policier, je vois déjà arriver gros comme l'himalaya le prochain Mary Higgins Clark, qui n'aura bien entendu rien de nouveau, à part le titre. C'est bien connu,  la pseudo (écri) vaine américaine  se contente de recycler chaque année la même recette : un crime qui trouve ses racines dans le passé, une héroïne ravissante exerçant au choix les métiers d'avocate, journaliste, éditrice ou écrivain. Un prétendant, un mari dont l'un des deux est forcément le coupable. Chaque personnage possède bien entendu une partie du mystère, genre " il y a deux ans il avait la tête couverte de sang, des bouts de cervelle sur le tricot mais comme j'avais des trucs vaaachement importants à faire, j'ai rangé cet indice en attendant la fin du bouquin". Le pire, c'est que ça marche! Masochisme primaire ou véritable passion?
    Côté roman esotérico-historique, il y a bien entendu l'éternel Da Vinci Code, à se demander, comme Beigbedder, ce que les gens font de leurs exemplaires? Ils les fument ou quoi? En tout cas j'ai décidé de ne pas en parler, j'ai déjà fait une longue chronique à ce sujet!
    Enfin, et non des moindres, le tome 6 des aventures de Harry Potter, que votre servitrice ne manquera pas de lire, quitte à passer des cours intensifs d'anglais.

    C'est dans les vieilles marmites...

    Entre ces trois romans, rien à lire? Si, je dirais même qu'il y a trop de choses à lire, à commencer par les bons vieux classiques de la littérature. Bien sûr, rompus par des années de dissertations et de commentaire composé, nous avons fini par porter Voltaire, Proust, Hugo ou Racine au panthéon des auteurs à ne plus jamais lire sauf cas d'aliénation mentale. Pourtant il y a de multiples avantages à relire ces oeuvres :

    1) vous les trouverez toujours à la bibliothèque! Donc pas la peine de s'inscrire sur liste d'attente.
    2)L'édition de poche existe déjà! Ce qui signifie qu'on n'aura pas à débourser plus de 20 euros juste parce que Gallimard et Albin Michel ont fait une OPA sur le marché du livre.
    3) Lire un "vieux" livre reste l'occasion de découvrir la différence entre littérature et brouet commercial.
    4) Ces livres jouissent d'une célébrité "objective", c'est à dire que leur réputation repose sur des qualités artistiques et non sur des considérations mercantiles. Donc si on vous dit qu'ils sont bons, il y a de fortes chances que ce soit la vérité!
    5) Avouez que ça en jette de posséder l'intégrale des oeuvres de Dumas chez la Pléiade! Chose que vous ne verez JAMAIS avec avec le DA Vinci Code! Non mais!

    Alors si je devais vous conseiller quelques livres pour cet été  :

    Les Raisins de la colère

    1) Les raisins de la colère, John Steinbeck. Portrait d'une Amérique en pleine Grande Dépression, donc un roman qui reste d'actualité!
    2) Tendre est la nuit, de Francis Scott Fitzgerald. Une autobiographie à peine romancée de l'auteur, entre folie et amour.
    3) Echec et Mat, de Stephen Carter. Portrait de la bourgeoisie noire américaine, sous fond d'enquête criminelle.
    4) Le bizarre incident du chien pendant la nuit. Ou le monde vu par un autiste.
    5) Les cygnes sauvages, de Jung Chang. Une saga familiale, certes, mais qui permet de visiter 100 ans d'histoire de la Chine, du dernier empereur à Deng Xiaoping. Un bon roman, qui balaie pas mal d'idées reçues sur Mao et la révolution culturelle.

    Attention, il ne s'agit nullement d'une liste exhaustive ni ordonnée! Aussi, si vous avez des romans à me proposer, surtout en matière de littérature française! Allez y!

    Tchuss!

     


    2 commentaires
  • Arnaque, crime et botanique.

    Hi everybody,

    On a tous dans son portefeuille d'amis, un ou deux adeptes de "développement personnel" et de guide pour une vie meilleure. Vous savez, le genre de personne qui pour le moindre problème cite dans le désordre le Dalaï Lama, Mr Servan - Schreiber et Francis Lalanne. Quelques cas isolés? Hélàs non, il suffit de se rendre au rayon "Développement Personnel" de n'importe quel grand libraire pour constater l'émergence d'une nouvelle race , celle des adeptes du "bien vivre" , "guérir "ou encore "victime des autres, bourreau de soi-même!". Je me demande si à force de lire des ouvrages sur la meilleure manière de vivre , on trouve encore le temps de vivre.Plaidoyer pour le bonheur

     

    "Plaidoyer pour le bonheur" appartient donc à la classe des guides du savoir vivre, dans la catégorie philosophie orientale pour bobos en mal d'exotisme. Il faut dire que c'est tellement plus glamour de se réclamer du grand Lama Rinpoché que de Madame Martin ou de Dr Alexander. Cela fait bien plus open minded, plus fun , plus aware. Et si vous avez le malheur de clamer votre hermétisme à toute philosophie orientale, on vous répond "Tu as l'esprit trop coincé, pas assez ouverte et patati et patata ". Il est tellement plus aisé de taxer l'autre de coincé du c...que de lui expliquer les complexités du bouddhisme!

    Je tiens à faire une précision. Je ne condamne pas le bouddhisme, ni la philosophie orientale, mais plutôt les néophytes qui vous bombardent de quelques principes rapidement ingurgités et ensuite se proclament " Maître Bouddhiste expert en pensée de Lao Tseu école du Dr Yoda".

    Pingu : Quel rapport avec "Plaidoyer pour le bonheur?"

    Et bien, il se trouve que j'ai acheté ce livre sur les conseils d'une de mes amies, adepte justement du mouvement "Bobouddhisme " (bobo et bouddhisme). Devant mon stress et quelques soucis, la seule chose qu'elle a trouvé à me dire c'est va acheter ce livre, tu vas voir ca va changer ta vie! Je l'ai eu, je l'ai lu, et j'ai perdu...une semaine à me bercer de phrases comme " nous prenons pour permanent ce qui est éphémère" et "éliminer les pensées négatives". Sincèrement, si c'était pour lire ce genre de propos, j'aurais pu tout aussi bien écouter "La positive attitude"! Parce que de belles phrases de ce genre tout le monde peut en pondre! mais franchement quand le quotidien vous angoisse, quand la vie ne vous laisse pas d'autres choix que de bosser, avez-vous le temps de réfléchir sur la quadrature du cercle?

    D'après mon amie, je n'était pas in ze mood pour lire cet essai. Si je comprends bien pour lire "Plaidoyer pour le bonheur" il faut être dans un état mental disposé au bonheur. Un peu le serpent qui se mord la queue en somme!

    En clair : une oeuvre de génie pour les uns, pour ma part, je reste sceptique.

    Tchuss


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  • Forever Young

    Avant d'être un film poétique, réalisé par la très médiatique Sofia Coppola, Virgin Suicides est un livre doux-amer, premier roman de l'américain Jeffrey Eugenides. A noter que ce livre est d'abord sorti sous le titre abscons "Les vierges suicidées".

     

    L'Histoire : Dans les années 1970, cinq soeurs adolescentes se suicident laissant dans leur entourage le deuil et surtout l'incompréhension. Des années plus tard, des amoureux transis se souviennent encore avec émoi des soeurs Lisbon.. A travers les notes, les pages, les ragots, les conversations techniques...ils tentent de donner une signification à ces actes désespérés.

     (couverture initiale)

    Critique :

    Virgin Suicides est un livre émouvant, adapté fidèlement au cinéma par  Sofia Coppola. De plus, il donne une vison juste des troubles de l'adolescence, loin des clichés véhiculés par des films comme American Pie ou des séries comme Beverly Hills. La jeunesse ici n'est pas cette époque bénie des beuveries entre copains ou des flirts. C'est avant tout une époque de doutes et de sexualité naissante, une époque de recherche de soi et de conflits avec les parents. La plupart des adolescents réussissent à passer ce cap avec plus ou moins de succès, d'autres, tels les cinq soeurs, n'ont ni la force ni la volonté de combattre et préfèrent déposer les armes. Avec un certain génie, Eugenides utilisent les clichés de la plupart des fictions adolescentes pour mieux les détourner et en donner un pendant désespéré. Ainsi le beau gosse du lycée, le bal de promo, la première boom, tous ces éléments qui dans d'autres fictions transforment positivement la vie des autres héros, ne sont ici que des étapes éphémères et vains.

    Outre une adolescence troublée, Eugenides dresse le portrait d'un monde adulte hostile et castrateur. Le père de famille est un lâche qui laisse sa femme, une catholique à la morale rigide, organiser littéralement l'isolement des cinq soeurs. Plus qu'une mère, Madame Lisbon est un véritable monstre qui sous couvert de les protéger étouffe la sexualité naissante de ses filles, provoquant involontairement leur suicide collectif. On pourrait d'ailleurs trouver ce personnage presque trop inhumain pour être vrai et reprocher à l'auteur une certaine mysogynie ou un oedipe mal résolu. Cependant faire une analyse aussi sommaire serait négliger la particularité du roman : Virgin Suicides n'est pas l'histoire de la famille Lisbon mais l'histoire de la famille Lisbon à travers les propos des voisins, amis etc...Aussi, la vision qu'on peut avoir de la famille est incomplète et de surcroît parasitée par les sentiments des différents protagonistes. Difficile dans ce cas de démêler le vrai du faux, de comprendre les véritables motivations des personnages. C'est incontestablement le principal reproche qu'on pourrait faire à ce livre. A l'instar des ex amoureux, on aimerait mieux connaître les soeurs Lisbon, avoir d'elles un jugement impartial loin des ragots et des thèses farfelues.

    Est-ce une volonté manifeste de l'auteur ou une erreur d'un jeune débutant (premier roman de l'auteur)? On ne le saura jamais.


    3 commentaires
  • Hi everybody,

    Losing my religion

    Je rends hommage, avec retard à Ahmadou Kourouma, un écrivain ivoirien de renommée internationale, décédé en 2003 à Lyon , à l'âge de 76. Dans à style à la fois pittoresque et humoristique ,l'oeuvre de Kourouma dépeint  non sans pertinence une Afrique incapable d'avancer sereinement car se complaisant dans ses propres démons. L'approche est assez novatrice car  les africains eux-mêmes sont désignés comme étant les principaux responsables de la situation dramatique du continent.

    Avant dernier roman, si on tient compte de l'inachevé "Quand on refuse on dit non", Allah n'est pas obligé conte l'épopée sanglante de Birahima, une enfant-soldat, à travers le Libéria et la Sierra Léone. Massacres, pillage, viols et vols seront le lot quotidien de cet enfant. Pourquoi? Parce que, comme ne cesse de le répeter Birahima avec toute la sagesse des résignés , "Allah n'est pas obligé d'être juste avec tout ce qui a crée ici bas".

     La vision adoptée par l'auteur est celle d'un enfant de douze ans, parlant à peine le français, d'où le grand renfort d'expressions locales, de répétitions, de définitions et d'explications du récit. La naïveté du texte pourrait pousser un lecteur peu averti à minimiser l'horreur décrite. Hélàs je tiens à avertir les éventuels sceptiques que même la plus ubuesque des situations décrites est vraie, ce qui renforce l'horreur même du récit. Et on sort de ce livre à la fois amusé, c'est triste à dire, mais surtout écoeuré face au soutien politique apporté au Président-psychopathe Charles Taylor par des Etats pourtant plus modéres comme la Côte d'Ivoire, le Burkina Faso ou la Lybie. De plus, sachant que l'exploitation de minerais précieux n'a jamais été aussi forte qu'en temps de guerre, on finit par regarder avec dégoût toutes ces stars couvertes de diamants et d'or. 

    Tchuss.


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  • Hi everybody,

     

    Echec et Mat.

    de Stephen Carter!

    Me voici revenue du swinging london et j'avoue ne jamais avoir autant détesté paname qu'aujourd'hui! Enfin, il faut bien retrouvé son titi quotidien et les factures qui suivent! snif! Pas de chronique ciné, au grand dam je sais de pas mal d'entre vous! Enfin, ce n'est que partie remise. J ai surtout envie de vous parler d'un livre qui m' a beaucoup plus : Echec et Mat de Stephen Carter.

    Résumé :    

    A la mort de son père, un éminent juge noir et conservateur, le Professeur Talcott  Garland plonge dans un passé qu'il aurait préféré ignoré. Sans compter que la mort du Juge, personnage antipatique mais fascinant, suscite bien des interrogations. Entre le défunt et ses adversaires, va se jouer une redoutable partie d'échecs dont Talcott sera bien malgré lui le principal instrument, au péril de sa vie.

    Critique :

    Difficile de rendre compte d'une oeuvre vaste, à la fois roman policier, chronique familiale et histoire raciale. Comparé à tort comme un John Grisham Black, Stephen Carter est un écrivain habile qui sait au milieu d'une intrigue haletante disperser les drames familiaux et les souvenirs pénibles. Echec et Mat est une plongée dans l'histoire d'une famille, dans la vie d'un homme trouble : le Juge Garland. De plus, l'auteur offre une vision pas toujours reluisante mais assez juste d'une certaine bourgeoisie noire-américaine. Je recommande vivement ce livre qui s'adapte à n'importe quel public!

    Tchuss.


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