• SIN CITY

    Hi everybody!

    Le moral est revenu , grâce à une pratique assidue de ma distraction favorite : aller au cinéma et surtout vous livrer une critique de l'étonnant "Sin City", l'autre évènement de Cannes après Star Wars.

    L'histoire.

    Attention, âmes sensibles s'abstenir. A "Sin City" , femmes fatales, putes, cannibales, pédophiles, brutes et flics ripoux mènent le bal à coups de révolvers, de scies et d' humour noir. Au beau milieu de ce grand carnage, trois hommes vont chacun chercher à venger et protéger leurs bien-aimées, pour le meilleur et surtout pour le pire...

    Ma critique.

    Un beau film...

    Sin City , en français "La ville du péché", est une transposition sur grand écran de la BD culte de Frank Miller. Pourquoi "transposition"? Tout simplement parce que Robert Rodriguez, l'artisan de Despérado, a décidé de reproduire fidèlement et plan par plan les vignettes de la BD. Ce choix radical impose dès lors un esthétisme singulier : un noir et blanc somptueux, ponctué par quelques éclats sang et jaune; un cadre à mi-chemin entre le glamour des années 50 et le noir-punk des années 80. Visuellement Sin City est un petit bijou, une succession de tableaux tous plus jouissifs les uns que les autres. De plus, l'improbable casting, qui mêle adroitement des solides acteurs de série B à des valeurs montantes, réussit à donner vie aux personnages de papier. Mickey Rourke (Marv) est parfait en brute sensible,  Bruce Willis (Hartigan) retrouve son meilleur rôle depuis des lustres et Clive Owen (Dwight) est un mélange de sensualité animale et de brutalité. Il faudrait également citer le toujours parfait Bénicio del Toro, la vénéneuse Rosario Dawson, et tant d'autres, mais cela risque de prendre un temps fou...

    Je n'ai pas eu la chance de lire la BD culte de Frank Miller, mais dans le film, on devine le pessimisme d'un auteur auquel Hollywood n'a jamais su vraiment rendre hommage. A mille lieux des problèmes existentiels de Spiderman ou du côté boy scout de Superman, les (anti) héros de Sin City sont des êtres qui sont avant tout motivés par la nécessité de survivre dans un monde qui suinte la corruption. Chose rare dans un comic, les méchants sont vraiment abjects, débarassés du côté charmeur que l'on retrouve dans tant d'autres Bd. Quant aux "bons", si on peut vraiment les qualifier ainsi, ce sont des individus tout aussi violents, n'hésitant pas à utiliser des méthodes discutables pour parvenir à leurs fins. L'oeuvre serait totalement sinistre, s'il n'y avait pas , comme fil conducteur, cet élan chevaleresque qui pousse chacun des trois principaux personnages à mettre la ville à feu et à sang.

    ..un peu vain.

    Avec un tel casting , une histoire culte et un visuel impressionnant, "Sin City" aurait dû être un chef d'oeuv.re..Hors après quelques minutes jubilatoires, l'entreprise ne suscite plus qu'un intérêt poli. La faute tout d'abord à une réalisation flemmarde qui se contente de reproduire chaque case de la BD sans même chercher à distiller un point de vue ou une infime émotion. Ensuite et c'est vraiment là où le bàt blesse, le scénario est vide, ou plus exactement absent, Rodriguez se contentant de reprendre les dialogues et la trame de trois BD de Frank Miller. Or ce qui sur papier est poétique et d'une noirceur désespérée, s'avère inepte et lourd une fois sur grand écran. Si le support papier se prête volontiers à l'ellipse, au jeu des silences et des hyperboles, celui de l'écran nécessite un minimum de développement. Par exemple, dans la BD, une seule image suffit pour retranscrire le traitement brutal et violent que Marv inflige à  un homme de main (trainé sur plusieurs mètres par une voiture, face contre terre). Or sur grand écran, la même scène reproduite fidèlement perd son aspect barbare, pire elle laisse à 37. "Sin city " en passant des petites cases au grand écran, a troqué sa violence urbaine pour une imagerie gore et sans âme. Au lieu de croiser trois histoires, on aurait préféré que Rodriguez prenne le temps d'en développer une, car il n'a ni le talent de Tarantino pour les cross over, ni la maîtrise d'un Robert Altman pour la direction de plusieurs acteurs.

    En clair, à trop vouloir être fidèle à la BD, le film paradoxalement s'en éloigne du point de vue émotionnel. "Sin City", la ville du péché, pèche surtout par orgueil. Mais le film demeure à ce jour la meilleure adaptation d'une oeuvre de Miller.

    Tchuss.


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  • Zizanie dans le métro !

    (ps : j'étais à court d'inspiration pour le titre : lost in translation? l 'effet papillon?  j'attends vos idées!)

     

    Hi everybody!

    Je suis sure que beaucoup d'entre vous se demandent s'ils ne sont pas les objets d'une expérience scientifique, visant à tester la capacité des êtres humains à résister aux pires travers de l'existence. J'avoue qu'il ya des jours, comme celui ci, où j'en viens à perdre mon flegme, où j'ai envie d'envoyer bouler tout ce qui me condamne à la médiocrité de l'existence : ma chef, la ratp, la sncf, les drh, bouygues, les téléphones portables, la chaleur, mon manteau, le facteur, les chaussures vernies, mon oeil droit et les vases en verre!

    Pingu : Oooh, ca fait beaucoup!

    Commencons par le commencement.

    Par une belle journée de juin, qui s'annonçait radieuse en dépit de menaces de grèves, votre aimable servitrice se rendit à son travail avec toute la zénitude que nécéssite un poste aussi stressant. Samouraï des temps modernes, iceberg de calme au mileu d'un ocean de médisances, je survivais avec philosophie à une nouvelle journée de bagne. Il faut dire que la perspective d'écourter ma mission pour un poste plus captivant me donnait des ailes! Que dis je, des ailes? De l'endurance. C'est avec une certaine euphorie que je quittai mon bureau un peu plus tôt, pour me rendre à ce rendez-vous tant espéré. Quelques minutes de transport, un magazine entre les mains et surtout mon baladeur MP3 à fond la caisse, j'étais prête à donner le meilleur de moi même.

    Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles, jusqu'à ce que je me rende compte, avec un pincement  au coeur, de l'absence de mon téléphone portable. J'ignore pourquoi, mais cet oubli, mineur en d'autres occasions, fut aussitôt suivi par un atroce pressentiment : et si  X avait décidé à la dernière minute d'annuler notre rencontre? C'est absurde, m'étais je dit aussitôt, cherchant nerveusement à balayer mes appréhensions. Sauf qu'en ce bas monde, les pires choses finissent par se produire, ...surtout quand on les attend! Je ne peux vous décrire le sentiment de déception qui fut mien lorsqu' arrivée à la porte de l'entreprise, je dus recevoir devant une hôtesse d'accueil compatissante un nouveau refus, formulé par l'éternel "en dépit de vos IMMENSES qualités, nous sommes au regret de....". Compte tenu de la gêne manifeste de mon interlocutrice,  je suis persuadée qu'elle  a dû se rendre compte du caractère inepte de cette formule!

     Le design évolue...mais pas la nature des appels. Evolution dans le mauvais sens?

    Décue, malheureuse, dépitée, résignée, fatiguée, je retournai sur mes pas avec toute l'assurance d'un zombie piégé dans un film de Walt Disney! Sans compter qu'avec une régularité de métronome mon oeil droit (plutôt ma paupière) avait décidé de jouer la macarana sans interruption. Réfugiée dans le métro, je ressassai amèrement ce nouvel échec en essayant désespérément de contrôler ma paupière. C'est alors que la rame se mit à avancer au ralenti, nous plongeant brutalement dans le noir. Claustrophobie des uns, des enfants qui s'inquiètent, la chaleur issuportable et les aisselles qui dégoulinent en dépit des déodorants "durée 24 h", il y avait de quoi s'évanouir!

     (efficace 24h, anti-transpirant... Sauf quand il fait plus de 20 °C.)

    Après quelques mouvements poussifs, le train s'arrêta, vomissant qur le quai des dizaines de passagers agressifs. Impossible de continuer. Attendre une autre rame qui ne ne vient pas, en dépit des "2 minutes" d'attente fièrement annoncées par le panneau d'affichage. Essayons une autre ligne. Nouvel espoir, nouvelles têtes, nouveau cadre, nouveau conducteur...et nouvelle déception. Après quelques mouvements épileptiques, le métro finit par s'arrêter. Une voix désincarnée nous annonce des troubles sur la ligne! Des troubles? Y aurait il une émeute dans Paris, une conspiration visant à m'empêcher de retrouver mon home sweet home? Une arrivée de ET, que Will Smith aurait oublié d'exterminer? Après tout la grêve ne concerne que la SNCF, pas la RATP! MAis que se passe t-il ?Oh mon dieu, mon dieu pourquoi m'as tu abandonnée....

    ...Deux crises de nerfs et 20 milles clignements de l'oeil plus tard, j'étais enfin devant ma porte, prête à finir cette maudite journée et surtout à me débarasser de ma paire de chaussures vernies, outils de torture destiné à satisfaire ma vanité. Sur le palier, avant d'entrer chez moi, l'épreuve tant redoutée par toutes les celibattantes : la boîte aux lettres! Vide, vide, sauf si on on tient compte des prospectus qui feignent d'ignorer l'inscription "pas de publicité" . Rien,. Le vide. Même pas une petite lettre de mon banquier bien aimé pour me rappeler le paiement de je ne sais quelle facture. Rien Nada! Alors, je monte les marches doucement, j'introduis rapidement ma clef dans la serrure, j'entre rapidement dans mon hall, persuadée que rien de plus ne peut plus m'arriver...et patatras . Mon beau vase, mon magnifique vase , mon unique vase...éparpillé en mille morceaux sur le sol. Mon beau vase bleu, réceptacle de ma fantaisie et de mes illusions, échoué lamentablement sur le sol de la cuisine. En me baissant pour ramasser les miettes, qu'est ce que j'aperçois, posé sur mon canapé, entrain de me narguer avec ses touches brillantes? Mon téléphone portable, qui comble de méchanceté s'écrie fièrement "vous avez un nouveau message!". Vous vous doutez bien de quel message il s'agit! Moi je n'ai pas eu le courage de l'écouter jusqu'au bout. Je me suis contentée de tout effacer en espèrant pas la même occasion effacer cette journée.

    Le vase des illusions brisé à jamais ou le vase des illusions brisées à jamais?

    Tchuss!


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