• If

    Tu seras un Homme...ma fille!

    J'adore IF..., le fameux poème de Rudyard Kipling.

    Je pense bien l'avoir lu une bonne dizaine de fois et à chaque fois je m'émerveille de la magnifique sobriété des vers, pourtant riches en enseignement. Chaque ligne est un appel au courage et à l'acharnement, un hymne à la sagesse et à la réflexion. En ces quelques vers Kipling a su résumer l'essence même de la vie. Mais on ne peut évoquer ce poème sans saluer l'audace de la traduction d'André Maurois. Ce dernier s'est totalement affranchi de la structure initiale pour restituer des vers d'une beauté musicale. Les puristes , s'offusqueront certainement des libertés prises avec le texte en anglais, pourtant en lisant les deux versions , on est frappé par le même degré d'intensité, le même souffle de vie. J'arrête mon bavardage cher lecteur et je te laisse déguster ces quelques moments de pleinitude.

    Si tu peux voir détruit l'ouvrage de ta vie
    Et, sans dire un seul mot te remettre à bâtir
    Ou perdre d'un seul coup le gain de cent parties
    Sans un geste et sans un soupir.
    Si tu peux être amant sans être fou d'amour,
    Si tu peux être fort sans cesser d'être tendre,
    et, te sentant haï, sans haïr à ton tour,
    Pourtant lutter et te défendre.
    Si tu peux supporter d'entendre tes paroles
    Travesties par des gueux pour exciter les sôts,
    Et d'entendre mentir sur toi leurs bouches folles
    Sans mentir toi-même d'un mot.
    Si tu peux rester digne en étant populaire,
    Si tu peux rester peuple en conseillant les rois
    Et si tu peux aimer tous tes amis en frères
    Sans qu'aucun d'eux soit tout pour toi.
    Si tu sais méditer, observer et connaître,
    Sans jamais devenir sceptique ou destructeur,
    Rêver, sans laisser ton rêve être ton maître
    Penser, sans n'être qu'un penseur.
    Si tu peux être dur sans jamais être en rage,
    Si tu peux être brave et jamais imprudent,
    Si tu peux être bon, si tu sais être sage,
    Sans être moral ni pédant.
    Si tu peux rencontrer triomphe après défaite
    Et recevoir ces deux menteurs d'un même front.
    Si tu peux conserver ton courage et ta tête,
    Quand tous les autres la perdront.
    Alors, les rois, les dieux, la chance et la victoire
    Seront à tout jamais tes esclaves soumis,
    Et, ce qui vaut mieux que les rois et la gloire,
    Tu seras un homme, mon fils.
    Rudyard Kipling

  • Commentaires

    1
    Lundi 6 Mars 2006 à 21:44
    En effet, un très beau poème.
    Bonjour, C'est en effet l'un des plus beaux poèmes que j'ai pu lire. Il a en outre le mérite d'être parfaitement intelligible contrairement à bien des poèmes qui semblent chercher la complication comme une fin en soit. @+
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